Bienvenue sur le blog des assistantes maternelles agréées et libérales de Sisteron et des environs

dimanche 31 mai 2015



Cette année notre spectacle de printemps a de nouveau été un grand succès ! Merci aux enfants, aux parents et bien sûr à la compagnie : http://www.zephirine-cie.com/  qui nous a émerveillés !

jeudi 5 mars 2015

Aborder la séparation par le toucher

Quand Karine Stock m’a dit qu’en tant qu’haptonome, elle pouvait aborder le sujet de la séparation en réunion à thème, ça m’a de suite interpellée. Parce qu’on aborde cela de bien des façons mais je n’avais jamais envisagé de le faire par le toucher.
Comment accompagner l’enfant à se séparer, quand son parent le confie à une tierce personne ou qu’il le couche le soir ?
Karine est donc intervenue sur ce sujet fin janvier. Elle a expliqué les différentes étapes du développement de l’enfant, qui entrent en cause dans la démarche de séparation.
Par exemple, avant 6 mois, bébé croit qu’il fait partie de sa mère. Puis, petit à petit, il comprend qu’il est une personne à part entière. D’où l’angoisse du 8ème mois (qui peut survenir avant ou après l’âge des 8 mois), quand bébé croise un visage étranger, qu’il vit une situation nouvelle ou que son parent s’éloigne. C’est normal ! C’est une étape qu’il vit, qu’il faut accompagner et qu’il traversera. ça le fait grandir. Ensuite, il acquière sur plusieurs mois ce qu’on appelle la permanence de l’objet : il comprend que l’objet ou la personne existe, même s’il ne le voit pas. Le jeu de cache-cache est top à cet âge là : « je suis caché, tu ne me vois pas, ah me revoilà ! » ou quand l’enfant s’amuse à jeter son doudou de la poussette, il ne le voit plus. On le lui redonne, le revoilà ! Et souvent, il recommence ! ça nous agace mais c’est dans la répétition qu’il assimilera et puis, en faisant ça, il crée un lien, un jeu avec l’adulte : il aime ! Bon, on est en droit de lui dire « stop » à un moment quand même :-)
Mais du coup, il comprend que son parent qui s’éloigne, existe toujours et qu’il va revenir.
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Avant 8 mois environ, l’enfant ressent une angoisse de morcellement : il se croit en pièces détachées. Il a besoin de toucher ses mains et ses pieds pour prendre conscience de la construction de son corps.
L’enfant a passé neuf mois de sa vie dans un milieu liquide, maintenu de toutes parts par la pression amniotique, sans être soumis à la pesanteur. Puis il est violemment projeté dans le monde aérien. Cela peut provoquer chez lui une angoisse de « chute sans fin », tant qu’il n’a pas le sens intime de sa peau et de ses limites corporelles propres. (Hélène STORK, « ENFANCE (Les connaissances) – La petite enfance », Encyclopædia Universalis)
L’enfant a donc besoin de se toucher et d’être touché pour être rassuré.
Karine et Déborah Dassi, monitrice de portage « Aux portes du coeur », ont insisté sur l’importance de bien porter l’enfant :
- le soutenir par la base : une main sous les fesses pour que bébé sente son poids reposer sur quelque chose,
- ne pas le porter sous les aisselles, jambes pendantes : imaginez-vous suspendu au-dessus du vide !
- garder bébé contre soi aussi longtemps que possible quand on le prend ou qu’on le pose, l’accompagner, pour éviter cette angoisse de chute. Oui, ça demande de se baisser du coup.
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Karine a ajouté qu’il fallait que les parents se sentent en confiance quand ils confient leur enfant, qu’ils n’hésitent pas à parler de leurs éventuelles angoisses à la personne qui s’occupera de leur bébé, qu’ils expliquent aussi ce qu’ils ressentent à leur petit, avec des mots simples, en ajoutant que c’est une étape et qu’ils vont y arriver, que tout se passera bien. Prendre le temps de se dire « au revoir », donner des repères temporels à l’enfant : « je viens te chercher après le goûter », ne pas partir en catimini sinon le loulou aura le sentiment d’avoir été abandonné quand il réalisera que sa maman ou son papa est parti… et ne pas revenir : si l’on part et que l’on revient pour un dernier bisou, ça envoie comme message : je suis inquiet.
Elle nous a aussi expliqué qu’en haptonomie, le regard est un toucher à distance. Il est donc bon pour que l’enfant se sente enveloppé, contenu, sécurisé, de lui parler en le regardant dans les yeux.
A partir de 20 secondes, un câlin a un effet thérapeutique sur le corps : il produit de l’ocytocine. Cette hormone permet de se détendre, de se sentir en sécurité et de calmer craintes et anxiété. On ne peut donc que recommander un câlin au moment de se séparer, pour se dire « au revoir ».
La tierce personne qui accueille l’enfant a un rôle important aussi : rassurer le parent et j’ajouterais : ne pas se sentir dévalorisé ou autre si le parent a des craintes. Il ne remet pas en question nos compétences mais il a peur et est sûrement triste. Rassurer l’enfant aussi. Et accompagner la séparation, en respectant la bulle proximale de chacun. Et là, un grand merci à Karine : on n’y faisait pas forcément attention… Quand le loulou est dans les bras de son parent, qu’il est l’heure de se quitter, on s’approche d’eux, on tend les bras et on prend l’enfant. La bulle proximale, on la connait mieux sous le nom d’espace vital. Pour que la séparation se fasse la plus douce possible, il faut que le parent, l’enfant ET la tierce personne ouvrent leur bulle. Il faut que chacun soit prêt à laisser l’autre s’approcher. Si je prends le bébé des bras de son parent qui n’est pas tout à fait prêt, bébé ressent le malaise de sa maman ou de son papa et ne sera pas dans les meilleures conditions pour dire « au revoir ». Si j’accueille l’enfant sans être prête, il risque de le ressentir aussi. Donc prendre le temps. Ne pas se précipiter. J’attends maintenant un signe du parent ou de l’enfant pour tendre les bras et je m’approche toujours d’eux doucement.
On a vu que le toucher rassure, calme, apaise. Karine nous a conseillé de faire des massages en jet d’eau sur le dos de l’enfant : en gros, faire descendre ses doigts le long du dos du loulou, doucement, plusieurs fois. J’ai essayé à la crèche, avec un enfant âgé de 18 mois qui avait un gros chagrin suite au départ de sa maman. Je lui ai proposé de venir sur mes genoux et j’ai fait ces petits massages, en lui laissant le temps de se calmer. ça me paraît important d’ajouter que je ne lui ai pas demandé d’arrêter de pleurer. Lui dire « arrête de pleurer », c’est lui renvoyer l’idée qu’il n’a pas le droit de le faire. Ce qui n’est pas le cas. Il a le droit d’être triste et de pleurer. Et ça fait parfois du bien de pleurer. De plus, si l’on ne permet pas à l’enfant de vider son sac émotionnel, le prochain chagrin risque d’être plus fort (le reste du 1er chagrin + le second = chagrin ++). Idem pour la colère. Et cet enfant s’est apaisé. J’ai réitéré avec un loulou encore dans les bras de sa maman : en lui faisant ces petits massages, il s’est détendu et j’ai pu lui proposer de venir avec moi.
Avant le coucher, il peut être bon de faire un massage à son enfant, pour le relaxer. Ou de le bercer : de droite à gauche et non d’avant en arrière car ce dernier mouvement stimule l’activité…
Karine nous a montré un bercement ample. Comment vous dire …. Tout le monde a été impressionné lors de la réunion ! :-) L’idée, c’est que quand l’enfant est agité, énervé, on le berce amplement pour se caler sur son  niveau d’énergie. Petit à petit, il va se calmer et le rythme de notre bercement aussi. Pour au final, devenir un bercement léger et doux. ça, il faut l’apprendre avec un haptonome. On peut pas le faire comme ça, n’importe comment, à mon sens. Il faut bien se positionner et placer ses mains correctement sur bébé. Et expliquer aux gens autour ce qu’on fait parce que quelqu’un qui ne saurait pas, pourrait se poser des questions ! :-) Mais c’est intéressant.
Il y a plein de petits trucs pour aider au coucher :
- le préparer, avec une ambiante plus douce au moment du repas, peu de bruit, lumière tamisée,
- on a parlé du massage, on peut aussi proposer un bain aromatique,
- ritualiser : histoire, comptine…
- chuchoter des mots d’amour, etc.
Et si il y a des difficultés à la séparation, au coucher notamment, il peut être bon de se demander si la grossesse ou l’accouchement (qui est la première séparation) ne pourraient pas avoir un lien. Si l’un des deux a été mal vécus, même si on a l’impression de l’avoir digéré : est-ce la cas au fond… peut-être pas pour bébé. Karine propose de travailler sur le vécu émotionnel. Beaucoup de personnes l’ont rencontrée pour cela et les témoignages sont très positifs. ça peut être une piste.
Moi, je suis convaincue par l’haptonomie, pendant et après la grossesse. On crée un lien, on transmet beaucoup, on communique par le toucher.
A la réunion, un papa témoignait : il a accompagné sa femme lors de sa grossesse à des séances d’haptonomie et il racontait qu’il avoir pu construire un lien avec son bébé in utéro, parce que lorsqu’il posait sa main sur le ventre, bébé s’approchait, par exemple. Et du coup, quand son petit est né, il avait le sentiment de déjà le connaître et a été plus serein lors des séparations. J’adore !

 http://madamegazouille.fr/2015/03/aborder-la-separation-par-le-toucher/

vendredi 25 juillet 2014

La pédagogie Emmi Pickler


http://www.leveilauvert.be/content.php?lang=fr&page=projet&sspage=loczy

La pédagogie Loczy
 
Présentation de la fondatrice de l'Institut Loczy, le Dr Emmi Pikler
Le Dr Emmi Pikler est une pédiatre hongroise qui, en 1946, fut chargée de diriger l'Institut Loczy (Budapest), une pouponnière où les enfants, agés de quelques semaines à 3 ans, vivaient 24 heures sur 24, privés momentanément ou définitivement de leurs parents. Elle met en place une certain nombre de pratiques qui depuis, sont mondialement reconnues et ont été adoptées par d'autres milieux d'accueil.
Emmi Pikler s'appuyait sur une conception novatrice du bébé qu'elle considérait comme un être capable d'exprimer ses besoins, de se faire comprendre et d'interagir avec son entourage, s'il rencontrait des adultes prêts à l'écouter et à prêter de l'attention à ses manifestations. Elle pensait que le bébé était un puissant acteur de son propre développement et qu'il pouvait réellement devenir un partenaire actif dans les soins qui lui étaient prodigués par les adultes de son entourage. 
Elle s'appuyait également sur des travaux originaux qu'elle avait menés sur le développement moteur des jeunes enfants. C'est grâce à ses observations d'enfants laissés libres de leurs mouvements que le Dr Pikler acquit une connaissance très fine et complète du développement moteur de l'enfant. Le crédo d'Emmi Pikler était qu'il ne faut ni empêcher un enfant de se mouvoir (par exemple en le laissant des heures attachés dans un transat) ni le mettre dans une position qu'il ne sait pas encore prendre de lui-même, afin qu'il puisse atteindre les différents stades moteurs à son propre rythme, dans une grande sécurité corporelle, en éprouvant le sentiment de sa propre efficacité et en acquérant de ce fait une confiance en ses capacités personnelles.
Les grandes lignes de la pédagogie Pikler-Loczy
Le Dr Emmi Pikler élabore 4 principes directeurs qui guident l'action de chacun au sein de son établissement:
  • Valeur de l'activité autonome: développer le goût pour l'activité autonome est essentielle pour que les enfants deviennent des adultes "créatifs et responsables", et ce par l'expérimentation des situations. Il est nécessaire que l'activité naisse de l'enfant lui-même pour qu'il l'investisse, avec une "auto-induction" (activitée spontanée) qui renforce le résultat positif. Les enfants sont donc totalement libres de leurs mouvements - tout en étant protégés des dangers. L'adulte ne fait que placer l'enfant dans des situations qui correspondent à son âge, met du matériel à sa portée, respecte le rythme de ses acquisitions motrices et l'aide à prendre conscience de ses accomplissements. 
  • Valeur d'une relation affective privilégiée et importance de la forme particulière qu'il convient de lui donner dans un cadre institutionnel: la nécessité d'une relation affective privilégiée et continue avec un adulte permanent nécessite une grande constance dans les attitudes éducatives et un engagement du personnel dans une "relation réelle mais consciemment contrôlée, dans laquelle l'adulte ne fait pas peser sur l'enfant sa propre affectivité et ses attentes personnelles". Les soins sont donc individualisés au possible, et l'enfant n'est jamais seul: il y a toujours un adulte à portée de vue ou de voix.
  • Nécessité de favoriser chez l'enfant la prise de conscience de lui-même et de son environnement et de partager l'importance de la verbalisation du vécu: par la "régularité des événements dans le temps et la stabilité des situations dans l'espace", mais surtout lors des soins, on aide l'enfant à découvrir qui il est, ce qu'il fait, quel est son environnement... On stimule beaucoup sa participation pour lui permettre de s'exprimer et de devenir un adulte "autonome et responsable". On parle à l'enfant pour le prévenir de ce qu'il va se produire, pour lui expliquer ce que l'on est en train de faire. Ce partage verbal permet à l'enfant d'anticiper les événements et de pouvoir réagir (interaction entre enfant et adulte).  
  • Importance d'un bon état de santé qui sous-tend, mais aussi résulte de la bonne application des principes précédents: chaque enfant bénéficie d'un régime individualisé concernant son alimentation, son cadre de vie et le déroulement de sa journée. On privilégie un maximum la vie au grand air. L'organisation de cette institution n'a donc rien à voir avec un établissement hospitalier, mais s'apparente plutôt à une "maison à caractère familial".  
Dans la pratique
  • Offrir un environnement stable, fiable et prévisible comme assise indispensable à la sérénité physique et psychique dont un bébé a besoin pour déployer ses forces pour grandir: un nombre restreint d'adultes interviennent auprès d'un même groupe d'enfants, de leur arrivée dans l'Institut jusqu'à leur départ. Cette constance favorise la mise en place d'une relation privilégiée et significative. Elle donne confiance à l'enfant, stimule son développement psychomoteur et intellectuel. La régularité du déroulement des journées scandées par un certain nombre d'événements prévisibles permet à chacun de s'orienter dans le temps, de pouvoir anticiper ce qui va se passer pour lui et d'être sûr de pouvoir compter sur l'adulte présent pour lui assurer la satisfaction de ses besoins corporels et être attentif à ses intérêts, à ses plaisirs, à ses désirs.
  • Le plaisir que prend l'enfant dans les soins est primordial, cela favorise son désir d'autonomie. Les soins permettent également la construction de la relation affective avec l'adulte qui s'occupe de lui et la prise de conscience de son propre corps. Les temps des soins (repas, change,...) sont privilégiés comme des moments individualisés de rencontre entre enfant et adulte sur lesquels s'étaie la création d'une relation intime et personnelle. L'enfant est toujours considéré comme comprenant. Les soins sont donnés sans précipitation, avec un souci constant de "faire appel à la participation" de l'enfant, quel que soit son âge: l'adulte lui parle en expliquant ses gestes et ses réactions, il lui présente l'objet qui va être utilisé, et il utilise les gestes spontanés de l'enfant, toujours dans le but de développer sa "coopération active". Les soins sont donnés dans un ordre rigoureux. Chaque enfant a son tour pour les soins. Cela permet de supprimer en partie les temps d'attente si pénibles, puisque chaque enfant s'habitue à l'ordre des soins. Mais il a son propre rythme veille-sommeil.
  • Les repas sont donnés selon le même principe que les soins. Ici encore, l'absence de hâte, l'attention de l'adulte envers l'enfant et le confort des enfants donnent une impression de contact réel de part et d'autre et efface la brièveté.
  • Les jeux libres et les activités autonomes: les enfants sont placés dans des situations favorisant cette activité autant que possible. Pour cela, on tient compte à la fois du rythme de l'enfant, de l'espace, du matériel de jeu. L'adulte observe et n'intervient que rarement, de façon à ne pas interférer de façon directe dans le jeu (sauf si l'enfant est en situation difficile). Il maintient les conditions optimales à l'activité auto-induite, commente les progrès et favorise la prise de conscience. 
LA MOTRICITE LIBRE 


La liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l'enfant, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit.

Le nourrisson sera toujours posé sur le dos tant qu'il ne sait pas, de lui-même, se tourner sur le ventre. Cette position sur le dos est celle qui permet le plus de détente (absence de tension pour soutenir sa tête) et le plus de possibilités d'activités propres à cet age (tourner sa tête, mouvoir ses jambes, ses pieds, ses bras et ses mains, bouger son tronc). Un enfant ne sera jamais mis dans une position qu'il ne sait déjà prendre de lui-même (on ne le mettra pas assis, ni debout avant qu'il ne le fasse de lui-même), on ne lui apprend pas à acquérir ces postures : il les découvre de lui-même, à partir de sa maturation neurologique et au gré de ses intérêts et de son désir d'expérimenter un nouveau mouvement. L'enfant essaie de nouveaux exercices, non pas poussé par un adulte qui attendrait de lui performances et précocité, mais parce qu'il se sent prêt à explorer une nouvelle possibilité, il en a envie et s'en perçoit capable.

Bien sûr, pour que l'enfant puisse développer sa motricité, un certain nombre de conditions sont nécessaires :

  • Une relation harmonieuse et porteuse de sens avec les adultes qui prennent l'enfant en charge
  • Des conditions matérielles, telles qu'un espace suffisant, un environnement riche et varié qui donne envie d'agir, des vêtements adéquats qui n'entravent pas les mouvements. De même, un enfant n'est jamais immobilisé dans une chaise, par exemple, ou gêné dans ses mouvements par un babytrot
  • Au cours des contacts avec l'adulte, des " conditions posturales " évitant de provoquer, de manière répétitive, des crispations de l'enfant (manière de le prendre pour le soulever, de le tenir, de le porter, de lui donner des soins…)

L'utilisation d'accessoires, de même que l'intervention directe de l'adulte dans l'acquisition de certains mouvements résulte souvent de l'inquiétude des adultes (" si on n'apprend pas à marcher à notre enfant, il ne saura jamais marcher tout seul ") ou d'un souci de fortifier les muscles et de lui faire faire des exercices moteurs. Or, toutes ces aides que l'adulte pense apporter à l'enfant entravent un développement harmonieux de sa motricité en provoquant des crispations empêchant la coordination de l'ensemble des parties du corps.

E. Pikler a constaté chez tous ces nombreux enfants qui ont développé leur motricité de façon spontanée et par leur activité autonome, l'apparition successive de postures fondamentales. De plus, tous ces mouvements libres de l'enfant sont eux-mêmes autant " d'exercices de gymnastique " qu'il expérimente puis maîtrise peu à peu, et ce sont ces exercices répétés des centaines de fois qui vont permettre à l'enfant de découvrir l'organisation dynamique globale de son corps, de ses différents muscles et ainsi le préparer peu à peu à toutes les positions successives de plus en plus complexes dont finalement les postions assise et debout.
Alors que l'enfant assis dans une chaise ou calé avec des coussins, avant qu'il ne sache s'asseoir de lui-même, va se trouver " cloué " sur place, immobilisé, réduit à une même et unique posture ; il ne pourra même pas jouer avec des objets car son équilibre est si précaire qu'un mouvement pour attraper un jouet tombé va le déséquilibrer. Ces enfants mis dans des positions qu'ils ne maîtrisent pas, restent tributaires de l'adulte malgré leur agilité et leur mobilité grandissantes dans d'autres postures, déjà maîtrisées.

Cette liberté motrice permet à chaque enfant de se développer selon son rythme et les tableaux d'E. Pikler nous montrent une large dispersion des âges auxquels chaque enfant acquiert une nouvelle posture et favorise un bon équilibre, une bonne qualité de mouvement qui font constater, chez ces enfants, une grande harmonie et aisance corporelle.

Cette maîtrise de leur motricité se répercute sur le développement de toute la personnalité de ces enfants et influence leur développement psychique : ils acquièrent l'assurance dans leur corps ainsi que la prudence et apprennent à réagir avec adresse aux incidents inattendus et chutes qui peuvent accompagner leurs jeux.

Ces mouvements participent à la construction d'une sécurité intérieure et d'une conscience de leur propre valeur, de leur compétence ; en expérimentant et découvrant leurs possibilités motrices, ces enfants développent un esprit d'initiative, une curiosité et un intérêt pour la découverte du monde, ils font preuve d'attention et de persévérance dans leurs tentatives ; ils découvrent le plaisir de l'activité riche, autonome et éprouvent un sentiment de réussite. Ces mouvements actifs des enfants, dont ils prennent l'initiative, jouent un rôle prépondérant dans le développement de l'intelligence : connaissance du corps propre mais aussi du monde extérieur et des objets. Ils participent à toute démarche d'apprentissage et donc de connaissance en général.

Ce développement de l'activité autonome des enfants ne signifie nullement l'indifférence des adultes : chaque enfant a besoin de partager sa joie avec un adulte qui lui est cher, lorsqu'il fait une acquisition nouvelle. Les adultes sont attentifs aux progrès des enfants et y participent en organisant un environnement approprié aux besoins de développement de chaque âge et en recherchant les conditions de cette activité autonome de l'enfant. L'attitude de l'adulte favorisant cette liberté motrice s'inscrit dans une attitude générale qui consiste à respecter l'enfant, à le considérer comme une personne capable d'initiative et de décision pour ce qui le concerne lui seul : son corps.

jeudi 10 juillet 2014

http://formationassistantematernelle.com/le-metier/


Le métier d'assistante maternelle : ses atouts et ses faiblesses
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Toute profession présente ses avantages et ses inconvénients et celle d'assistante maternelle ne déroge pas à la règle ; l'essentiel est de les connaître avant de s'y lancer car même si vous avez le profil idéal pour devenir assistante maternelle il n'y a rien de pire que de débuter sa journée de travail en se disant :"Si j'avais su...". Il est bien connu que les inconvénients acceptés en connaissance de cause se vivent beaucoup mieux, même s'ils n'empêchent pas de pester certains jours.
La première réaction face à une assistante maternelle est de lui envier sa chance de travailler à domicile. Il est vrai que cette situation présente des avantages certains mais les gens se font souvent une fausse idée de ces avantages. La principale d'entre elles est que l'on peut vaquer à ses occupations ménagères tout en assurant la garde des enfants.
Mais le métier d'assistante maternelle est un métier à part entière et non simplement un passe-temps : vous viendrait-il à l'idée d'emmener votre repassage sur votre lieu de travail? En outre l'hygiène du lieu d'accueil se doit d'être irréprochable, ce qui signifie que le ménage doit déjà avoir été effectué à l'arrivée des enfants.
Voyons maintenant de plus près les points forts et les points faibles de cette profession afin que vous puissiez valider votre projet professionnel et votre besoin ou non de suivre la formation assistante maternelle nécessaire à exercer ce métier..
Les atouts
1) Travailler chez soi
Ainsi que nous le disions, cette option présente des avantages non négligeables :
  • absence du stress des embouteillages ou de la cohue (et aussi des grèves!) des transports en commun pour les trajets du domicile au lieu de travail ;
  • dans le même ordre d'idées, économie de frais d'essence ou de transports ;
  • grande liberté d'organisation que l'on possède rarement quand on est soumis en permanence à l'autorité d'un supérieur hiérarchique ;
  • possibilité de choisir ses horaires, ses employeurs et de négocier son salaire ainsi que certains avantages sans la rigidité qui existe dans beaucoup de professions ;
  • plages de liberté durant les siestes ou pendant les heures d'école dans le cadre d'un accueil périscolaire.
2) Le grand bonheur de s'occuper d'enfants souvent très attachants : les moments complices entrainent beaucoup de gaieté, de jovialité et de tendresse et leur innocence est souvent source de grands éclats de rire ;
3) Les liens privilégiés que l'on peut être amenée à nouer quand on a affaire à des parents particulièrement corrects et responsables.
Les faiblesses
1) L'accès d'inconnus à son intimité ; c'est une profession à exercer en total accord avec son conjoint, certains d'entre eux étant susceptibles de considérer cette intrusion d'un mauvais oeil ; de même faut-il que vos propres enfants acceptent de vous partager sans jalousie avec d'autre petits.
2) Fatigue nerveuse liée au bruits, aux cris, aux pleurs ; cette profession implique d'être très équilibrée psychologiquement et de savoir conserver son calme en toutes circonstances.
3) Fatique physique due à certaines actions éprouvantes : porter les enfants, se baisser fréquemment... ; il peut en résulter des douleurs dorsales et des tendinites aux épaules ; ne pas négliger non plus les risques de contagion de rhumes ou autres maladies de l'enfant.
4) Dégradation possible du mobilier.
5) Absence de RTT : bien que les heures supplémentaires soient source de revenus, l'assistante maternelle préférerait parfois les échanger contre quelques jours de repos qui lui permettraient de souffler un peu.
6) Isolement professionnel : sans doute l'inconvénient le plus pesant ; s'il est appréciable de s'organiser à sa guise, en revanche l'absence de collèges, donc l'impossibilité de déléguer certaines tâches en cas de fatigue, est parfois très mal vécu.
7) Abus et irrespect possibles de la part de certains parents ayant tendance à considérer l'assistante maternelle comme taillable et corvéable à merci ; dans ce cas, le sens du dialogue et de la diplomatie permet de remettre les choses à leur juste place.
La profession d'assistante maternelle a donc ses bons et ses mauvais côtés comme n'importe quelle profession et elle nécessite une très grande motivation. Mais participer à l'éducation de petits enfants et occuper une place importante dans leur coeur est extrêmement gratifiant. Il est fréquent que le contact perdure entre des adolescents ou des jeunes adultes et leur "nounou chérie". Loin de yeux mais près du coeur, quel autre métier peut se prévaloir d'un aussi beau slogan?