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vendredi 25 juillet 2014

La pédagogie Emmi Pickler


http://www.leveilauvert.be/content.php?lang=fr&page=projet&sspage=loczy

La pédagogie Loczy
 
Présentation de la fondatrice de l'Institut Loczy, le Dr Emmi Pikler
Le Dr Emmi Pikler est une pédiatre hongroise qui, en 1946, fut chargée de diriger l'Institut Loczy (Budapest), une pouponnière où les enfants, agés de quelques semaines à 3 ans, vivaient 24 heures sur 24, privés momentanément ou définitivement de leurs parents. Elle met en place une certain nombre de pratiques qui depuis, sont mondialement reconnues et ont été adoptées par d'autres milieux d'accueil.
Emmi Pikler s'appuyait sur une conception novatrice du bébé qu'elle considérait comme un être capable d'exprimer ses besoins, de se faire comprendre et d'interagir avec son entourage, s'il rencontrait des adultes prêts à l'écouter et à prêter de l'attention à ses manifestations. Elle pensait que le bébé était un puissant acteur de son propre développement et qu'il pouvait réellement devenir un partenaire actif dans les soins qui lui étaient prodigués par les adultes de son entourage. 
Elle s'appuyait également sur des travaux originaux qu'elle avait menés sur le développement moteur des jeunes enfants. C'est grâce à ses observations d'enfants laissés libres de leurs mouvements que le Dr Pikler acquit une connaissance très fine et complète du développement moteur de l'enfant. Le crédo d'Emmi Pikler était qu'il ne faut ni empêcher un enfant de se mouvoir (par exemple en le laissant des heures attachés dans un transat) ni le mettre dans une position qu'il ne sait pas encore prendre de lui-même, afin qu'il puisse atteindre les différents stades moteurs à son propre rythme, dans une grande sécurité corporelle, en éprouvant le sentiment de sa propre efficacité et en acquérant de ce fait une confiance en ses capacités personnelles.
Les grandes lignes de la pédagogie Pikler-Loczy
Le Dr Emmi Pikler élabore 4 principes directeurs qui guident l'action de chacun au sein de son établissement:
  • Valeur de l'activité autonome: développer le goût pour l'activité autonome est essentielle pour que les enfants deviennent des adultes "créatifs et responsables", et ce par l'expérimentation des situations. Il est nécessaire que l'activité naisse de l'enfant lui-même pour qu'il l'investisse, avec une "auto-induction" (activitée spontanée) qui renforce le résultat positif. Les enfants sont donc totalement libres de leurs mouvements - tout en étant protégés des dangers. L'adulte ne fait que placer l'enfant dans des situations qui correspondent à son âge, met du matériel à sa portée, respecte le rythme de ses acquisitions motrices et l'aide à prendre conscience de ses accomplissements. 
  • Valeur d'une relation affective privilégiée et importance de la forme particulière qu'il convient de lui donner dans un cadre institutionnel: la nécessité d'une relation affective privilégiée et continue avec un adulte permanent nécessite une grande constance dans les attitudes éducatives et un engagement du personnel dans une "relation réelle mais consciemment contrôlée, dans laquelle l'adulte ne fait pas peser sur l'enfant sa propre affectivité et ses attentes personnelles". Les soins sont donc individualisés au possible, et l'enfant n'est jamais seul: il y a toujours un adulte à portée de vue ou de voix.
  • Nécessité de favoriser chez l'enfant la prise de conscience de lui-même et de son environnement et de partager l'importance de la verbalisation du vécu: par la "régularité des événements dans le temps et la stabilité des situations dans l'espace", mais surtout lors des soins, on aide l'enfant à découvrir qui il est, ce qu'il fait, quel est son environnement... On stimule beaucoup sa participation pour lui permettre de s'exprimer et de devenir un adulte "autonome et responsable". On parle à l'enfant pour le prévenir de ce qu'il va se produire, pour lui expliquer ce que l'on est en train de faire. Ce partage verbal permet à l'enfant d'anticiper les événements et de pouvoir réagir (interaction entre enfant et adulte).  
  • Importance d'un bon état de santé qui sous-tend, mais aussi résulte de la bonne application des principes précédents: chaque enfant bénéficie d'un régime individualisé concernant son alimentation, son cadre de vie et le déroulement de sa journée. On privilégie un maximum la vie au grand air. L'organisation de cette institution n'a donc rien à voir avec un établissement hospitalier, mais s'apparente plutôt à une "maison à caractère familial".  
Dans la pratique
  • Offrir un environnement stable, fiable et prévisible comme assise indispensable à la sérénité physique et psychique dont un bébé a besoin pour déployer ses forces pour grandir: un nombre restreint d'adultes interviennent auprès d'un même groupe d'enfants, de leur arrivée dans l'Institut jusqu'à leur départ. Cette constance favorise la mise en place d'une relation privilégiée et significative. Elle donne confiance à l'enfant, stimule son développement psychomoteur et intellectuel. La régularité du déroulement des journées scandées par un certain nombre d'événements prévisibles permet à chacun de s'orienter dans le temps, de pouvoir anticiper ce qui va se passer pour lui et d'être sûr de pouvoir compter sur l'adulte présent pour lui assurer la satisfaction de ses besoins corporels et être attentif à ses intérêts, à ses plaisirs, à ses désirs.
  • Le plaisir que prend l'enfant dans les soins est primordial, cela favorise son désir d'autonomie. Les soins permettent également la construction de la relation affective avec l'adulte qui s'occupe de lui et la prise de conscience de son propre corps. Les temps des soins (repas, change,...) sont privilégiés comme des moments individualisés de rencontre entre enfant et adulte sur lesquels s'étaie la création d'une relation intime et personnelle. L'enfant est toujours considéré comme comprenant. Les soins sont donnés sans précipitation, avec un souci constant de "faire appel à la participation" de l'enfant, quel que soit son âge: l'adulte lui parle en expliquant ses gestes et ses réactions, il lui présente l'objet qui va être utilisé, et il utilise les gestes spontanés de l'enfant, toujours dans le but de développer sa "coopération active". Les soins sont donnés dans un ordre rigoureux. Chaque enfant a son tour pour les soins. Cela permet de supprimer en partie les temps d'attente si pénibles, puisque chaque enfant s'habitue à l'ordre des soins. Mais il a son propre rythme veille-sommeil.
  • Les repas sont donnés selon le même principe que les soins. Ici encore, l'absence de hâte, l'attention de l'adulte envers l'enfant et le confort des enfants donnent une impression de contact réel de part et d'autre et efface la brièveté.
  • Les jeux libres et les activités autonomes: les enfants sont placés dans des situations favorisant cette activité autant que possible. Pour cela, on tient compte à la fois du rythme de l'enfant, de l'espace, du matériel de jeu. L'adulte observe et n'intervient que rarement, de façon à ne pas interférer de façon directe dans le jeu (sauf si l'enfant est en situation difficile). Il maintient les conditions optimales à l'activité auto-induite, commente les progrès et favorise la prise de conscience. 

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